Récemment des discussions se sont engagées sur la liste « Accesouvert » sur les avantages des réseaux sociaux tel Academia.edu. La compétition de la visibilité entre ces réseaux et les archives ouvertes telles Hal a été discutée, mais je ne me souviens pas que la question de la légalité des dépôts sur ces réseaux ait été abordée (j’entends la question de la légalité du dépôt fait par l’auteur lui même ). Un compte rendu d’une journée d’étude consacrée aux pratiques de ces réseaux sociaux a été mis en ligne sur http://rumor.hypotheses.org/3390 « Les réseaux sociaux scientifiques, la visibilité et l’open access », et ici aussi la question n’est pas ressortie, me semble t’il. Toutefois, l’auteur du billet, Eric Verdeil, dans sa conclusion, parle de légitimité de HAL et on peut penser que derrière légitimité il y a aussi la notion de légalité. Il dit :
« Par contre, je reste persuadé de la légitimité de Hal dans son rôle d’infrastructure centrale de développement du Green Open Access, et de la nécessité à continuer à inciter les chercheurs à l’utiliser pour le dépôt plutôt que ces sites opaque et mal conçus pour cela…. »
Premier coup de semonce des éditeurs : Elsevier vient de demander à Academia.edu de retirer les articles de plusieurs chercheurs. http://svpow.com/2013/12/06/elsevier-is-taking-down-papers-from-academia-edu/
Il est intéressant de noter que la traque des « fautifs » et ces demandes de retrait avec leur suivi, coûtent de l’argent à Elsevier et on peut facilement penser que ce sera répercuté sur le prix des abonnements. L’un des chercheurs concerné par la demande de retrait s’explique : http://chronicle.com/blogs/wiredcampus/posting-your-latest-article-you-might-have-to-take-it-down/48865. Il conclut en disant qu’il ne publiera plus chez Elsevier. Combien le suivront ? Qui est puni ?
Il y a beaucoup de périodiques chez Elsevier qui attirent les chercheurs pour leur couverture adéquate aux recherches menées et pour leur réputation (pour ne pas parler de FI). Faut-il se priver systématiquement de publier dans ces revues, si on ne trouve pas l’équivalent chez des éditeurs « plus méritants » et sachant que d’autres continueront à le faire ?
Je rappelle que quel que soit l’éditeur choisi, il y a toujours le moyen de mettre dès à présent, en libre accès ses articles (en attendant l’âge d’or du fair gold) : les chercheurs peuvent continuer à publier dans leurs revues favorites mais ils doivent auto-archiver dans leur archive institutionnelle sans avoir peur des mots comme « systématique » et « pas de mandat » qui sont indiqués par exemple, dans le copyright Elsevier qu’ils signent. Que veut dire « systématique » et comment prouver qu’il y a « obligation » ? Un chercheur peut avoir auto-archivé de son plein gré, même si l’institution a un mandat. De plus, l’institution n’a rien à voir dans le contrat qui est signé entre l’auteur avec l’éditeur. Voir l’analyse détaillée faite par Stevan Harnad du flou juridique des termes du contrat Elsevier. http://www.mail-archive.com/goal@eprints.org/msg09564.html
Et surtout ne pas oublier le Fair Dealing Button que l’on peut implémenter dans une archive institutionnelle avec Eprint et DSpace qui permet « un presque LA » en toute légalité et un remplissage rapide des archives avec un mandat. http://eprints.soton.ac.uk/268511/